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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 18:36

Festival de printemps de Christoblog

J'ai vu hier soir ce film en avant-première et n'ai pris conscience qu'à peine entrée dans la salle que le film était en VF. Ayant trop l'habitude de la VO, je n'y avais même pas fait attention...
Consternée, je me suis assise pesamment dans un fauteuil et j'ai passé le temps qui restait jusqu'à l'extinction des lumières à me demander si j'allais rester ou partir.
Je suis restée.

Mes idées ne sont pas assez claires pour rédiger une critique.
Tout ce que je peux dire pour l'instant, c'est que j'ai rarement été dans une salle aussi agitée et bruyante. C'est TRES agaçant. Je ne saurais affirmer si cela a également un lien avec la VF.
En tout cas un certain nombre de personnes a quitté la salle avant la fin et la plupart de ceux qui sont restés ont soupiré lorsque le générique de fin est apparu à l'écran.

"Amis du cosmos", je vous dis: à bientôt! :D



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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 18:28


Festival de printemps de Christoblog

Etant donné que je n’étais pas ressortie enchantée de « Vicky Cristina Barcelona », et de « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu », mis à part la présence de Naomi Watts qui sauverait presque n’importe quel film, et qu’à présent leur souvenir en est assez flou, je suis partie très à reculons pour le dernier Woody Allen.

Le film débute par une succession d’images de Paris qui feraient le bonheur de l’office de tourisme parisien tant elles louent la beauté de la ville des lumières, à toutes les heures du jour et de la nuit, par tous les temps possibles. C’est superbe, certes, mais enfin ça en dit long sur le parti-pris du cinéaste, et surtout on se dit qu’on va en profiter pendant toute la durée du film...
Il se trouve que par la plus grande des coïncidences j’habite ladite capitale depuis quelques années. Et ô coïncidence à nouveau, j’ai du mal à encaisser ce film et ses louanges diverses et variées, plus « cliché » les unes que les autres et concernant entre autres la pluie à Paris. J’aurais bien aimé voir ces beaux touristes bien artificiels (comme tous les personnages de ce film d’ailleurs, la réputation de ce cher Woody n’étant plus à faire à ce niveau là) se prendre une bonne saucée, enjamber les eaux ruisselant dans les caniveaux sans mouiller leurs pantalons, descendre dans les couloirs interminables du métro, voir leur parapluie (et celui de leurs voisins d’infortune) dégouliner sur leurs pieds dans une rame-boîte-à-sardines-sauna dans laquelle on ne voit plus rien à l’extérieur tant il y a de buée aux vitres. Je suis peut-être grincheuse, il n’a pas plu depuis un moment à Paris, je n’ai pas la chance d’y être touriste, on peut me dire tout ce qu’on veut, mais il fallait que cela sorte. Je ne m’étendrai pas davantage.

S’agissant du film lui-même, je dirais que l’idée du transfert dans le Paris d’une autre époque était assez bonne, mais exception faite d’Adrian Brody qui était plutôt crédible en Dali, je n’ai pas été convaincue par les autres personnages écrivains ou artistes, Hemingway notamment, et le timbre de sa voix (qui m’a fait l’impression d’être un bizarre doublage dans la même langue).

Il aurait été difficile de combiner davantage de clichés sur les américains à Paris, et à force on peut légitimement se demander à quoi cela peut bien servir.

Owen Wilson n’est pas convaincant dans son rôle d’écrivain (écrivain vraiment??). Je passe sans commentaires sur les rôles et acteurs de la fiancée, des parents et du couple d’amis. Marion Cotillard et Léa Seydoux ne sont quant à elles guère mises en valeur.

Les dialogues (même sans être fan de Woody Allen, on a quand même quelques attentes à ce niveau là, non ?) ne brillent pas par leur originalité.

Ce n’est pas désagréable – je suis grincheuse mais pas de mauvaise foi – mais c’est déjà vu, c’est léger, tellement léger que cela flotte...cela fait partie du charme, je suppose...

Bref. Les derniers films de Woody Allen, c’est un peu comme la Nouvelle Cuisine : ce n’est pas toujours nouveau, mais il faut avoir goûté car tout le monde en parle...même si on ressort souvent le ventre creux !

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 18:36

19693889.jpg  

                

 

Les premières minutes, la première demi-heure peut-être, de ce film mont semblé parfaites. On se sent subjugué par lactrice, écrasé avec elle par ce qui lui arrive. Les lumières sont remarquablement belles, la caméra est à la distance juste pour émouvoir sans trop en faire ou manquer de respect, le cadrage est très harmonieux, les personnages ont aussi une grande consistance, comme sils avaient « habité » les acteurs avant le film.

Jai même pensé, ravie, au cours de ces premières minutes : voilà un film à 4 étoiles.

Lhistoire est la suivante : Umay, une jeune femme turque dorigine allemande décide de quitter Istanbul avec son fils pour retourner dans sa famille en Allemagne car son mari est violent et elle craint pour elle-même et son fils. Laccueil de ses proches ne sera pas celui quelle attend.


Jai été frappée immédiatement par lintensité des regards des acteurs dans ce film. Comme des billes dobsidienne noires et luisantes. Une telle intensité est rare et elle me fascine toujours.


Ce qui est narré, montré, est difficile et on se trouve tiraillé en permanence entre le refus en tant quoccidentaux de traditions ou conventions qui nient ou minimisent une violence faite aux corps et aux esprits que nous qualifions dinacceptable à l’égard des femmes, mais aussi des hommes (le personnage du petit frère dUmay est très convaincant) et la nécessaire acceptation dune vivante différence, y compris culturelle et religieuse.
La réalisatrice a visiblement une très bonne connaissance de cette communauté turque en Allemagne et jai aimé la découvrir grâce à elle.


Ces grandes qualités étant posées, je ne saurais pas dire exactement quand jai commencé à douter de mes 4 étoiles, mais à un certain point la musique était parfois légèrement de trop ou ne convenait pas (dans mon idée bien sûr) aux scènes, et lhistoire avec le jeune allemand, tout en étant très touchante, avait quelque chose de convenu dans la manière apparemment « idéale » (même si plausible ?) dont elle était montrée. La situation de lhéroïne était toujours voire encore plus épouvantable (à en culpabiliser presque de critiquer !!), mais il y avait un petit « trop » dans les scènes, la manière de filmer lavancée dramatique du film.

Comme si le point de vue, imperceptiblement, non seulement laissait percer le regard de lOccident mais en plus, et cest là que le bât blesse un peu pour moi, forçait le nôtre.

Je nai pas aimé la fin. Cest là plus une question de logique cinématographique et de message délivré par le film que de jugement pur, je ne m’y attendais pas mais elle sinsère dans cette subtile limite dépassée par le film et/ou la réalisatrice, comme si, déjà horrifiés, nous devions trouver le tout encore plus « déchirant ». Une fin plus classique maurait, une fois nest pas coutume, davantage parlé.


Découverte et vrai coup de cœur pour lactrice Sibel Kekilli qui apporte énormément au film en réussissant à tenir ce rôle délicat avec beauté, finesse et expressivité.


Le titre (original et traduit) est bien choisi : parfois, on est vraiment « loin de chez soi ».

 
 
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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 18:35

Stefano Accorsi. UGC Distribution


Film un peu plus léger pour certains thèmes que le très beau « Il y a longtemps que je t’aime », un peu plus éparpillé au niveau des nombreux personnages, mais on retrouve la même énergie pour aller vers le haut, pour faire primer le positif.

Alessandro est un professeur italien de musique baroque. Veuf, il vit à Strasbourg avec sa fille Irina qui connaît les affres de la crise d'adolescence, et avec son frère Crampone dont l'ambition pressante est d'obtenir le statut de réfugié politique en France car il ne peut supporter que Berlusconi soit au pouvoir. Alessandro se soucie beaucoup des autres, et en a quelque peu oublié sa vie personnelle...

Acteurs intéressants, belle prestation en français de Stefano Accorsi, rôles d’Anouk Aimée et Clotilde Courau touchants. Un sourire pour la petite fille (adoptée dans son précédent film) qui a bien grandi.

Quelques répliques sont très drôles et très grinçantes, je pense notamment à celle du frère du personnage principal en parlant de l’Italie : « Je viens d’un pays qui n’existe plus »...

J’apprécie les sujets abordés par Philippe Claudel, les capacités d’évolution et de révélation de ses personnages, davantage que sa manière de les filmer, même si on sent un grand respect pour les acteurs – probablement réciproque –, mais il m’est difficile d’en expliquer les raisons.
Peut-être que certaines subtilités apparaissent mieux dans un livre dans lequel les développements sont facilités, alors qu’un film, enfermé par nature dans une durée moindre, nécessite une maîtrise extrême pour transmettre tant de détails ?

Une chose cependant a capté sans aucune réserve mon attention : la musique (La Tarantella : Antidotum Tarantulae). J’ai lu qu’elle avait constitué le point de départ du film. Eblouissante pour l’oreille, elle porte le film et continue à nous transporter quand le film se termine.


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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 18:32


Ce film m’a fait penser pour certains aspects à « Frozen River » : rudesse du climat, notion de territoire, rugosité des êtres, autre vision des Etats-Unis.

Jeune fille courage, Ree découvre que son père a utilisé leur maison comme caution pour être libéré, et qu’elle va perdre cet endroit avec sa mère et ses deux jeunes frères et sœurs car il a pris la fuite. Elle va alors tout tenter pour le retrouver.

Ce film nous place au cœur de l’hiver (que le titre est beau) dans des paysages et lieux souvent très glauques, mais réussit à nous faire contempler une beauté incroyable, dans la lumière filtrant d’un rideau, à travers les arbres, dans les cheveux de la jeune actrice, et même au cœur de la violence.

Jennifer Lawrence nous laisse d’ailleurs sans voix tant elle colle au rôle.
La scène au cours de laquelle elle implore – en vain – sa mère de lui venir en aide est pour moi l’un des plus beaux moments du film, l’un des plus révélateurs aussi.
Certains climats forgent des êtres uniques, et c’est une belle prouesse que de parvenir à nous le montrer, et à nous émouvoir autant.
Les enfants aussi sont criants de naturel.
Enfin, le visage taillé à la serpe d’un John Hawkes ravagé par ces drogues dont on tait trop souvent le nom est très bien choisi.

Voilà pour moi un digne représentant de ce que le vrai et beau cinéma américain a à nous offrir.
Beau et dur comme un morceau de glace translucide qu’on tient pour regarder au soleil et qui nous coupe les doigts.


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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 18:27

Océan Films

 

   
Un petit film « fou », sympathique, aux allures tragi-comiques, parfois même presque

burlesques.

Philippe, qui sort de prison, rencontre Avdal, un kurde à la recherche d’
un criminel irakien. Ils deviennent amis.
Avdal, qui souhaite rester en France, a prévu de faire venir à Paris sa fiancée, Siba mais il meurt très vite après. Philippe, pris au dépourvu, s'occupe des funérailles. La fiancée arrive en France
…


Je ne sais pas si l
’'histoire compte tant que cela, en tout cas ce sont ses situations, ses plans, confrontations humaines, l’'incroyable force et casse-tête mêlés des traditions, y compris religieuses, qui m'’ont touchée.

Peut-être est-ce parce que ce film a été tourné juste à côté de mon travail, mais je me suis dit : voilà, ce film c
’'est l’histoire de ces inconnus à côté de qui on passe et dont les valises comme les cœoeurs débordent de choses très lourdes et d’'
envies encore plus fortes.

A plusieurs on est plus forts, mais l
’'étincelle d’'envie à l'’intérieur de chacun de nous est unique. Derrière le sourire de l’'héroïne (superbe Golshifteh Farahani que j’'avais découverte dans «
A propos d'’Elly », film saisissant sur une certaine jeunesse iranienne), se cache une volonté, un rêve de liberté à tout casser.

Rare petit film où il est question de sujets très graves et où pourtant l
’'humour décapant surgit souvent là où on ne l'’attend pas.

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 23:33

Twentieth Century Fox France

C’est une histoire sombre, pesante que celle de Never Let Me Go. Même si le film ne passe plus dans beaucoup de salles, ce texte contient des éléments d'explication qui nuiraient à sa découverte…

Ces enfants, beaux, aux airs de perfection, sont élevés dans une institution en dehors du monde, strictement, selon des règles à la fois saines et inquiétantes. Malgré les rumeurs, auxquelles il est abruptement mis fin, ils ne comprennent finalement qu’arrivés à l’adolescence ce pour quoi ils sont réellement nés, ce pour quoi ils doivent « vivre ».

Disons le dès le départ, ce film est visuellement très réussi, esthétique. Il magnifie l’Angleterre, l’atmosphère de sa campagne. Peut-être un peu trop beau parfois quand on songe à l’histoire ?

Au début du film, je n’ai pu m’empêcher malgré les différences de penser à l’étrange et controversé « Innocence » de Lucile Hadzihalilovic (compagne de Gaspar Noé) : photographie extrêmement soignée, environnement vert et clos, danger du monde extérieur, mystère lié au but de l’institution.

Très vite cependant, les films divergent. Le mystère de l’établissement s’éclaircit autant que le doute s’installe dans l’esprit du spectateur. On comprend que ces jeunes gens sont les répliques, les clones de personnes existantes et qu’ils sont voués à mourir après avoir fait don de plusieurs de leurs organes. Ils sont nés et ont grandi « sainement » pour cela.

C’est un thème très intéressant qui glace le sang et fait se poser des questions éthiques : le fait de prolonger une autre vie donne-t-il du sens à une vie qui doit pour cela s’interrompre? Comment peut-on réduire un être humain à un corps ? Comment faire face à une mort programmée ? Je n’ai pas lu l’ouvrage dont le film est inspiré mais ce qui m’a frappée est le fait qu’à aucun moment l’un des trois personnages principaux ne manifeste la moindre volonté de faire obstacle à ce destin qu’on a tracé pour eux (l'hypothèse du sursis étant par définition temporaire...).

Exception faite de quelques réactions puériles, possessives, manipulatrices de Ruth (Keira Knightley) qui offrent un peu d’humanité, d’aspects faillibles à l’étoffe des personnages, ils semblent tous animés d’un courage sans bornes, manifestent une obéissance quasi aveugle (fataliste ?) aux règles. Malgré un conditionnement dès l’enfance qui nous est certes montré, le fait qu’aucun ne s’écarte m’a rendu perplexe et parfois laissé sur le bord de ce douloureux chemin.

Pour ce qui est de l’interprétation, je l’ai trouvée remarquable, particulièrement celle de Carey Mulligan, dont le regard abrite beaucoup d’émotions, parmi lesquelles une souffrance résignée à laquelle il n’est pas évident de faire face. J’ai d’ailleurs trouvé le choix de casting du personnage enfant excellent au niveau de la ressemblance. Keira Knightley montre une palette d’émotions un peu plus larges que d’ordinaire, ce qui est appréciable.

En résumé, un film dérangeant mais rare par son thème, qui soulève un grand nombre de questions intéressantes sans réelle ébauche de réponses. A méditer ? Toute information, avis à ce sujet sont les bienvenus, particulièrement si le livre apporte d’autres éléments par rapport au film.



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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 23:02

Shellac

Alors voilà un film (documentaire) que je suis allée voir sans attentes. Je n'avais pas vu la bande annonce, j'avais simplement lu le résumé, pour le moins succinct.

J'ai été très touchée par ce court documentaire.

Je me souviens de l'impression que m'avait laissé Entre les murs, j'en étais rageuse à la sortie de la salle tellement j'avais détesté le film, cette démonstration satisfaite de démagogie et d'irrespect. Comment espérer que cela allait faire réfléchir ceux là même qui y voyaient une justification de leur conduite? On ne voit que ce que l'on veut dans un miroir, on n'en retire pas forcément grand chose.
Je passe sur la Palme, affaire d'époque, il y en a qui marquent plus que d'autres l'histoire du cinéma.

Au fond, même si le sujet n'est pas tout à fait le même, 'Nous, Princesses de Clèves' réussit là où selon moi 'Entre les murs' avait échoué. Plus de recul dans la manière dont les adolescents sont filmés, alors même que les plans sont extrêmement resserrés, on sent un effacement derrière la caméra ce qui permet beaucoup plus de sincérité.

Au programme de cette classe d'un lycée des quartiers nord de Marseille, l'étude de l'ouvrage 'La Princesse de Clèves'. Les élèves lisent, apprennent, récitent. Ils s'approprient ces notions intemporelles d'amour et de souffrance, d'intrigues et de renoncements. Chacun déconstruit autour des mots et en dehors de la classe sa propre histoire, et ce faisant révèle les affres du passage à l'âge adulte dans ce que l'adolescence a de plus beau et dangereux: cette recherche éperdue d'absolu, cette fragilité mordante de vérité.

On les sent tenter de s'élever, souffrir de voir leurs obstacles, prendre conscience de leurs différences. Les plus défaitistes ne sont pas les moins lucides, les plus sincères ne sont pas les plus bruyants, ils ne manquent pas d'humour et ils ont tous quelque chose d'attachant.
La présence et le témoignage des familles met en perspective d'autres réalités, et malgré les mots très durs véhicule beaucoup d'humanité.

J'ai rarement vu des visages de l' 'âge ingrat' filmés d'aussi près et qui dégagent une telle poésie. Je crois que c'est là que se démontre le talent du réalisateur.

Il est difficile de prendre la mesure exacte de ce que ces jeunes deviendront, mais je suis persuadée qu'il restera une empreinte en eux de ces émotions qu'ils nous ont fait partager.



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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 09:12

En lien la page sur le site de Christoblog pour s'inscrire et être tenu au courant des modifications éventuelles : Festival de printemps



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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 08:10

Ce film est un coup de poing élégant qu'’on voit venir, dont on croit évaluer l’'impact, mais qu'’en réalité on sous-estime et qui nous laisse silencieux et très mal à l’aise.

 

Ici pas de lumières ternes ou froides comme dans Slovenian Girl, mais des teintes chaudes, des visages lumineux, des rires et sourires, de beaux panoramas d’'Ombrie. Autant de paysages trompeurs qui font que peut-être les désillusions ont un goût encore plus amer.

 

Ce film parle de la collision entre deux mondes. Le monde confortable et préservé de Susanna et Alfredo, intellectuels romains d’'âge mur et d’'esprit jeune avec celui de Nadja, jeune et ravissante prostituée ukrainienne. Susanna entreprend d’'héberger cette dernière pour la sortir de sa situation, associant à cette entreprise avec plus ou moins de transparence sa famille et ses proches, qui ne voient pas nécessairement la chose d'’un bon oeœil.

 

Qui n'’a jamais caressé l’'idée, le souhait de venir en aide à des personnes en difficulté croisées au quotidien ?

 

La réalité dépasse souvent de beaucoup les projections mentales, aussi agréables et satisfaisantes soient-elles. Une fois la machine en route, si des grains de sable au fond prévisibles viennent s'’introduire dans des mécanismes bien huilés, que faire ?

 

Les minutes passent, le film se déroule, et les regards changent (ils sont d’'ailleurs bien filmés). Les corps se crispent, l'’expression et les propos se durcissent. Face à eux, une fleur s'’ouvre, une fleur qui a eu très soif et qui n’a pas l’'intention de se laisser dépérir. Cette eau qui s’'offre à ses yeux, elle en prendra le plus possible. Une fleur qui en luttant pour sa survie heurte l'’ordre établi.

 

Ce qu'’il se passe ensuite ? Les convenances volent en éclats.

 

 Subtilement, les « gens bien » se révèlent, les beaux vernis se fissurent, les portes et les coeœurs se referment.

 

 

 Ce film est dérangeant parce qu’'il renvoie à la part de noirceur et d’'égoïsme qui dort en chacun de nous. Il se passe en Italie, mais il pourrait se passer ici.

 

Monica Guerritore et Victoria Larchenko portent véritablement ce film, aussi belles et dures l’'une que l'’autre. A noter la présence d'’Elio Germano, qui perce avec talent dans un certain cinéma italien qui je l’'espère aura de beaux lendemains (Mon frère est fils unique, La nostra vita).

 

La dernière scène, poignante et douloureuse de lenteur, ne laisse d’'espoir que dans l'’élan vital immense de la jeunesse.

 

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