En voilà un joli titre quand il est associé à l’enfance, frais, empli de poésie.
Ce film est adapté d’une bande dessinée et d’un roman éponymes de Raphaële Moussafir, que je n’ai pas lus, ce qui m’a fait découvrir le film d’un œil neuf à l’exception de la bande annonce.
Ce petit film n’est pas exempt de défauts, mais j’ai envie de les chasser de mon esprit comme de légers nuages. J’ai très envie de l’encourager, de le pousser comme cette petite fille qui grandit et se trouve à l’étroit dans divers carcans, à commencer par un amour maternel étouffant, puis des souvenirs paternels à tendance indigeste et culpabilisante, et des tonnes de principes dont elle aurait très envie de n’avoir jamais cure.
Oui, ce film est plein de bons sentiments, d’émotions, mais ils sont joliment montrés dans un décor du début des années 80 qui nous fait revenir en arrière avec nostalgie (81 est l’année de ma naissance, ceci explique peut-être cela !).
Décidément, la nostalgie imprègne nombre de films actuellement (cf Camille redouble, critique à venir).
Les dialogues entre les parents, mêlant douteusement français et anglais pour que la petite ne les comprenne pas, sont très drôles et sonnent juste.
Le jeu des deux petites filles est excellent, et elles nous emportent dans leurs rires complices.
Agnès Jaoui est méconnaissable en mère juive étouffante et qui – pour la citer – ‘s’empâte’ dans sa vie de couple. Denis Podalydès, tout en retenue, trouve une place dans cet univers très féminin. Isabelle Carré est plutôt touchante dans ce rôle de mère seule. Quant à Isabella Rossellini, c’est toujours un plaisir de la voir dans un film.
J’ai aussi aimé les couleurs acidulées de ce film, sa musique aux allures tziganes (Eric Slabiak), et ces plans rapprochés sur l’énergie de ces visages d’enfants.
En fait, ce film sent tellement le vécu, le vrai, on s’en rend compte petit à petit, de façon très touchante.
Nous jouons tous – plus ou moins contraints – à notre vie d’adulte avant même de la comprendre, et pourtant … le vent de l’enfance ne souffle qu’une fois.