C’est un beau film que nous a fait découvrir Tom Hooper, le réalisateur du « Discours d’un roi ». Réalisateur qui, soit dit en passant, est un peu plus jeune que Darren Aronovsky, et dont le film est autrement plus « classe ».
Alors c’est peut-être injuste mais voilà, quand le cinéma britannique (ou ses réalisateurs) fait bien les choses, c’est de façon pudique et élégante, que je ne saurais confondre avec froide et guindée.
L’intrigue, le « noeud » de l’histoire tient dans le creux d’une main : monter sur une scène qu’on n’a pas choisie quand on ne le souhaite pas et qu’on manque de la chose la plus essentielle qui soit dans cette situation, à savoir la faculté de s’exprimer sans « trébucher » sur les mots.
Certes, le film ne s’attarde pas réellement sur le contexte historique grave de cette ascension subie, et c’est peut-être ce qui manque à ce film (en tout cas je n’aurais pas boudé cet aspect), mais le parti pris du réalisateur est clairement de centrer le film sur la relation privilégiée et subtile entre George VI et son thérapeute. La prouesse est sans nul doute là.
Je ne bégaie pas et je ne pense pas que Colin Firth ait eu à affronter personnellement cela, par conséquent je ne peux qu’admirer la seule performance de s’être exprimé en bégayant de façon crédible, avec tout le respect dû aux personnes qui bégaient. Par ailleurs, la présence de cet acteur est étonnante : qu’il soit immobile ou en mouvement, il en impose. J’ai trouvé l’interprétation de Geoffrey Rush excellente également, est-ce cette interprétation croisée qui a aidé Colin Firth à tenir aussi bien ce beau rôle ? Je le pense mais cela ne lui retire en rien du mérite pour l’Oscar qu’il a depuis obtenu.
J’ai toujours apprécié Helena Bonham Carter, depuis sa moue splendide dans le film « A room with a view ». Elle ne m’a pas déçue dans ce rôle. Les dialogues (associés à un anglais impeccable) et notamment ses répliques sont excellents.
Les décors, costumes, lieux sont très beaux, et je retiens la photographie maîtrisée. C’est un détail mais j’ai noté avec un œil conquis l’harmonie des teintes du mur fatiguéderrière le petit canapé sur lequel s’assied George VI chez Lionel Logue.
Longue vie au beau cinéma British ! ;-)