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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 07:45

A l’heure d’un individualisme plutôt forcené mais aussi de technologies collaboratives en plein essor, un petit post pour vous parler de l’existence de deux concepts liés au cinéma (entre autres) que je trouve malins et conviviaux!    

 

Le premier s’appelle Kiss Kiss Bank Bank (ne vous arrêtez pas au nom !) et son idée est de faire naître des projets créatifs ou innovants grâce à un certain nombre de contributeurs volontaires.
Exemple : vous avez une super idée de court-métrage, mais vous n’avez pas un rond en poche pour le réaliser ? Vous créez votre espace sur la plateforme, décrivez votre projet, et ouvrez un appel à contribution financière ! Les personnes motivées par votre idée peuvent vous soutenir.
Si la somme n’est pas réunie dans le délai imparti, les contributeurs se voient reverser leur ‘mise’.
Les créateurs doivent inclure au départ les frais perçus par le site (on n’a rien sans rien, et certaines idées génèrent salaire !), mais ils conservent 100% de la propriété intellectuelle de leurs projets.
Voici en lien un projet intitulé ‘Il duello’ qui m’a fait sourire (la mère romaine intraitable !), souhaitant s’inspirer dans le jeu de ses acteurs des comédies italiennes des années 60.

Le second s’appelle I like cinema. Il s’agit d’un site de programmation communautaire et de ventes de places de cinéma. Il propose aux internautes des séances à programmer à la demande dans un large catalogue de films et de salles indépendants partout en France.
Exemple : vous étiez trop petits à l’époque (ou pas encore nés !) et rêvez de voir Le grand bleu ou Le mépris sur grand écran ? Vous avez raté Winter’s Bone, Monsieur Lazhar ou Une séparation ?
Le principe est simple : en 4 clics, vous programmez une séance.
Il faut un minimum de personnes pour valider une séance (une vingtaine au moins, l'idée n'étant pas de réduire le prix, mais de proposer un service vraiment personnalisé). Mais si vous souhaitez organiser une séance pour un anniversaire ou une fête, c’est possible !
Sinon, il vous reste toujours la possibilité de rejoindre une séance existante.
Quelques liens :
- le catalogue actuel (possibilité de suggérer des films)
- les cinémas partenaires

Alors, ça vous dit une toile ensemble ? :)
   

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 08:05
 
trophies-2013
Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de participer à un concours.

Intitulé "Les Trophées Influenceurs 2013" et organisé par Tribway, il a pour but de révéler les blogueurs les plus influents dans un certain nombre de domaines.

Si vous souhaitez me donner un petit coup de pouce pour la catégorie films, n'hésitez pas à aller sur mon profil à l'adresse en lien.

En prime, vous pourrez peut-être gagner un ipad mini.
Bon, si vous ne gagnez pas, vous aurez contribué à me soutenir, ce qui m'aura fait très plaisir! :)
Enfin, surtout n'hésitez pas à faire circuler l'information!   
 
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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 19:15

7759765501 affiche-festival-cannes

 

Du 15 au 26 mai se tiendra le 66ème festival de Cannes.
Chaque année attendu par nombre de cinéphiles, chaque année décrié aussi - surtout après l’annonce de la Palme d’or -, le Festival conserve (au moins pour les petits cinéphiles comme moi qui n’y sont jamais allés !) une aura de mystère, ce petit quelque chose situé quelque part entre le rêve et les paillettes, entre l’admiration et une pointe plus ou moins aiguë d'agacement.

Le 18 avril dernier s’est tenue une conférence de presse à Paris annonçant cet événement, ainsi que la sélection officielle et celle d’Un autre regard notamment. Vous pouvez y jeter un coup d’œil en lien.

Le film d’ouverture est 'Gatsby le Magnifique', inspiré du beau roman de Francis Scott Fitzgerald, avec en tête d'affiche Leonardo DiCaprio.
 
Le Président du Jury est Steven Spielberg (dont le film Jurassic Park de 1993 est ressorti hier en 3D dans les salles françaises, pour les nostalgiques/inconditionnels).
Du côté du jury, une belle équipe composée par:
- du côté de ces dames:
Vidya Balan (actrice indienne)
Naomi Kawase (réalisatrice japonaise)
Nicole Kidman (actrice/productrice australienne)
Lynne Ramsay (scénariste/réalisatrice/productrice britannique)
- du côté de ces messieurs:
Daniel Auteuil (acteur/réalisateur français)
Ang Lee (réalisateur/producteur/scénariste taïwanais)
Cristian Mungiu (scénariste/réalisateur/producteur roumain)
Christoph Waltz (acteur autrichien)
 
Je n'ai pas eu le temps encore de me plonger vraiment dans la Sélection ainsi que dans la liste des films hors compétition mais à part le film d'ouverture du festival, j'attends déjà 'Le passé' d'Asghar Faradi (après les très réussis 'A propos d'Elly' et Une séparation), et 'La grande bellezza' de Paolo Sorrentino (dans le décor somptueux de la ville éternelle).
Espérons que je serai plus enthousiaste que l'an dernier (ou moins énervée que d'autres années, 2008 pour n'en citer qu'une au hasard!).
 
Si une vision 'de l'intérieur' du Festival de Cannes vous intéresse, n'hésitez pas à cliquer du côté du veinard Christoblog qui y sera à nouveau cette année. :)
 
Enfin, un petit mot concernant l'affiche du Festival : cette année elle met à l'honneur Paul Newman et Joanne Woodward dans un cliché pris sur le tournage du film A new kind of love (La fille à la casquette) de Melville Shavelson, en 1963.
Pour les curieux, voici un petit lien qui montre toutes les affiches du Festival depuis 1946! J'ai trouvé l'évolution de ces dernières très intéressante.
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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 09:00

            BlancanievesAu bout du conte

 

Avec un ‘léger’ décalage temporel, fidèles et indulgents lecteurs cinéphiles, je reviens sur ces deux films vus respectivement en janvier et en mars.

 

Tous deux, comme de nombreux autres films ces dernières années, s’inspirent de l’univers des contes de fées : celui de Blanche-Neige majoritairement pour le premier, celui de nombreux contes (Le petit chaperon rouge, Cendrillon, La belle au bois dormant,…) pour le second.

 

Deux films qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre si ce n’est donc cette variation sur ce thème, et la réappropriation/exploitation par les réalisateurs de la fin de l’innocence pour leurs héroïnes.

 

Blancanieves, second long métrage de Pablo Berger, a été comparé immédiatement à The artist de Michel Hazanavicius: tous deux ont été tournés en noir et blanc, muets, et leur BO a été enregistrée par le même orchestre (en Belgique). Cependant, malgré certaines qualités du film The artist, ma préférence va nettement à Blancanieves.

L’histoire se passe dans les années 20, dans le Sud de l’Espagne. Carmen est une très belle jeune fille dont l’enfance a été hantée par une belle-mère narcissique et acariâtre. Carmen va faire une rencontre insolite en fuyant son ancienne vie : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de "Blancanieves".

 

Blancanieves 2

 

Servi par un noir et blanc magnifique, sublimant la blancheur des murs des habitations et du soleil écrasant qui contraste avec les chevelures et regards sombres, le film est porté par l’interprétation d’un trio (quatuor avec la petite fille) de très belles actrices : Macarena García et Sofía Oria (Carmen/Biancaneves et Carmencita), Maribel Verdú (Encarna, la belle-mère), et Ángela Molina (Doña Concha, la grand-mère). Les scènes entre Carmencita et sa grand-mère sont, parmi d’autres, fort réussies.

La musique, accompagnant l’intégralité du film, épouse son rythme soutenu.

Je n’ai jamais été très convaincue par les pratiques liées à la tauromachie (bien qu’y voyant une esthétique certaine), mais j’ai trouvé le scénario à la fois original et élégamment déroulé, avec une alternance habile d’humour et de moments d’émotion. Une vision finement féministe du conte, pour une agréable séance.

 

Blancanieves 3

 

Au bout du conte, film réalisé par Agnès Jaoui et co-écrit avec Jean-Pierre Bacri dans la tradition chorale des films Bacri/Jaoui (à part que pour celui-ci elle ne partage pas la réalisation), comporte d’innombrables allusions aux contes de fées dans un monde qui pourtant, aujourd’hui, même en faisant abstraction des absurdités politiques et économiques du moment, n’a vraiment pas grand-chose de féérique…

Le synopsis (Allociné) est le suivant :

Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui.

Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu.

Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire.

   

    Au bout du conte 2Au bout du conte 3  

 

Depuis Cuisine et dépendances, Un air de famille et Le goût des autres, je suis de façon assez inconditionnelle le duo Bacri/Jaoui. L’amour de la langue, du texte, des acteurs, du travail commun, le respect profond de l’humain (parfois montré par opposition au travers d’un grand irrespect, d'une cruauté de tous les jours) sont des éléments qui transparaissent dans leurs films, et qui me touchent.

On peut reprocher à ce dernier film un certain éparpillement, des effets stylistiques pas toujours très réussis, mais une nouvelle fois j’ai été touchée par ce que j’ai vu comme autant de marques de générosité, d’humanité à l’écran.

Le duo Bacri/Jaoui évolue de façon assez subtile, positive, à l’écran (notamment la tête de JP Bacri en voiture regardant A. Jaoui à la recherche de sa nièce, très bien).

Le jeu des autres acteurs est parfois inégal, même d’une scène à l’autre. Je n’ai pas été enchantée par la prestation d’Agathe Bonitzer (un peu trop ‘lisse’ ou froide il me semble pour le rôle), que j’avais pourtant bien appréciée dans Une bouteille à la mer. A sa décharge, l’évolution de son rôle, et sa perte d’innocence, ne sont pas évidentes.

Les propos tenus par le personnage d’Agnès Jaoui sur le temps et la jeunesse qui passent me sont allés droit au cœur, d’autant plus que je pense qu’elle incarne bien et assume ces mots. Non, il n’est pas simple de se voir vieillir, changer, dans les contes de fées comme dans la vraie vie, mais le mieux est encore de tenter de l’accepter dignement.

Le film montre aussi que l’âge et le temps qui passe ne ferment souvent pas la porte à certaines croyances, plus ou moins raisonnées, et aux rêves de nos âmes d’enfants.

 

Je suis ressortie de la salle avec le sourire, et croyez moi, cela n’arrive pas souvent en ce moment au cinéma… !

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 08:30

 Slow Life

 

Ce film de Christian Merlhiot sortira le 17 avril.

 

En voici le synopsis : Kentaro a quitté sa ville natale depuis peu. Il s’est installé dans un village près de Kyoto et travaille dans un atelier de teinture. Il rend de petits services aux habitants et aide les cultivateurs pour les récoltes.

Au fil des rencontres et des petits boulots, il découvre de nouveaux modes de vie et s’interroge sur son rôle dans cette communauté où le temps s’écoule autrement.

Un jour d’automne ensoleillé, il part avec Yukiko, une vieille dame espiègle et silencieuse, pour une promenade en forêt…

 

Si vous avez la possibilité d’y assister, une projection exceptionnelle suivie par un débat en présence du réalisateur se déroulera le lundi 22 avril 2013 à 20 h au cinéma « L'Entrepôt » à Paris (7 Rue Francis de Pressensé, dans le 14ème arrondissement, participation probable de l’entrée 7 €).

La réservation auprès de Slow Food convivium Paris Terroirs du Monde (d.vergos@wanadoo.fr) est indispensable!

 

Pour en savoir davantage sur le film, voici un lien provenant du site du distributeur du film, PointLignePlan.

La bande annonce est ici.

 

J’ai lu cette phrase sur le document de présentation du film : au Japon, on appelle les agriculteurs “hyakushoh” (“hyaku” = cent ; “shoh” = titre). En d’autres termes, pour être agriculteur, il faut acquérir des connaissances et des compétences liées à la biologie, la météorologie, la géologie, la chimie, la pharmacologie, les statistiques, l’économie...
Il serait bon que beaucoup en prennent conscience…

 

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 08:11

Jacques Demy

 

Photo © La Cinémathèque française

 

A l’occasion de l’exposition consacrée à Jacques Demy qui débutera le 10 avril prochain (jusqu’au 4 août) à la Cinémathèque, des événements organisés autour de ce réalisateur (Lola, Peau d'Âne, Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort,…), et dans le cadre du cycle « Cinéma Français et Chansons » organisé en amont de cette rétrospective, trois courts métrages chantés du jeune réalisateur Nicolas Engel seront projetés ce jeudi 4 avril à la Cinémathèque.

 

Les courts métrages qui seront diffusés sont : « Les Voiliers Du Luxembourg », « La Copie De Coralie » et « Les Pseudonymes » (interview en lien).

 

A ce printemps frisquet, ajoutons quelques notes colorées !

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 19:15

             WadjdaSyngué Sabour

 
En cette veille de journée de la femme, deux beaux films récemment sortis sur la condition féminine, à 5000 kms environ d’ici, la porte à côté aujourd’hui…en somme.

 

L’un est le premier film saoudien – réalisé par une femme, Haifaa Al Mansour –, sur une jeune fille de 12 ans qui a une idée fixe, à savoir posséder un vélo (et beaucoup, beaucoup d’idées pour l’obtenir), alors que le second, d’un réalisateur franco-afghan, Atiq Rahimi, qui est l’auteur du livre dont le film est adapté, traite d’une certaine libération d’une jeune femme sur fond de guerre à Kaboul.    

 

 

Au-delà du fait que ce sont de beaux portraits de femmes (l’une jeune, l’autre en devenir), l’envie de les commenter côte à côte m’est venue du fait de leurs particularismes. Il me semble que ceux-ci devraient nous inciter à les (perce)voir, non comme révélateurs de sociétés qui potentiellement nous inquiètent par leurs différences et leurs caractéristiques religieuses que nous englobons/généralisons trop facilement, mais comme des ‘photographies’ de certains milieux – influencés par un islam radical, les Wahhabites pour Wadjda – dans lesquels l’Occident et parfois la modernité (pas nécessairement dans ce qu’elle a de plus réjouissant) s’infiltrent avec plus ou moins de difficultés.

 

Par ailleurs, ces deux films se démarquent par leurs interprètes, qui entrent dans leurs rôles comme dans des vêtements sur mesure, et littéralement les ‘habitent’.

 

Wadjda 2 

 

Waad Mohammed « est » Wadjda. On est du côté de ce drôle de numéro tout en détermination et espièglerie, et ce dès la première scène lorsqu’on voit ses Converse s’avancer au milieu des petites ballerines. Elle veut ce vélo, et l’idée qu’il puisse être inconvenant pour une fille d’avoir un vélo et de faire la course avec son copain, ne lui traverse pas l’esprit. Elle pense aussitôt que c’est la peur d’être battu qui souffle à son copain cette explication à ses yeux saugrenue. Elle va se heurter aux femmes de son école, aux traditions wahhabites, à la difficulté d’apprendre le Coran, mais bille en tête, elle va surveiller farouchement son vélo pour que, le temps de ses efforts, il ne soit surtout vendu à personne d’autre.

Syngué Sabour 2

 

Goldshifteh Farahani (A propos d'Elly, Si tu meurs je te tue, Poulet aux prunes) « sublime » quant à elle cette femme afghane, qui n’a d’autre choix que de s’occuper de son mari dans le coma, blessé au combat d’une balle dans la nuque, dans des conditions extrêmement précaires puisque manquant de tout, entre deux combats, dont les sons nous apparaissent toujours plus proches. Que peut-il se passer dans la tête d’une jeune femme qui est fiancée et mariée, en raison de la guerre, à une photo et à un poignard, en lieu et place du promis ? Combien de drames intérieurs peuvent s’accumuler en dix années pour la plupart faites d’absence, pour le reste d’incompréhension, de manque de dialogue ? Forcée par un jeune soldat, sa vie et sa vision des choses vont basculer. Elle va continuer à s’occuper de son mari. Mais, immobilisé, réduit au silence, il va devenir pour elle sa Syngué Sabour, sa « pierre de patience »:

(extrait du livre)

« Tu sais, cette pierre que tu poses devant toi… devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes souffrances, toutes tes douleurs, toutes tes misères… à qui tu confies tout ce que tu as sur le cœur et que tu n’oses révéler aux autres… » […] »Tu lui parles, tu lui parles. Et la pierre t’écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu’à ce qu’un beau jour elle éclate. Elle tombe en miettes. »

Le spectateur découvrira, grâce également à une très belle photographie, une intimité souvent troublante, une soif de bonheur qui grandit alors qu’elle commence à peine à être étanchée. Il est un peu dommage de constater un manque de crédibilité à la fin, mais le souvenir qui reste du film est celui de la lumineuse Goldshifteh.

 

En creux, Syngué Sabour montre également toutes les difficultés des hommes, à leur manière enfermés dans un système qui peut-être leur convient aussi peu. Dure phrase que celle qui suit, et pourtant… : « Ceux qui ne savent pas faire l’amour font la guerre ».

Dans le film saoudien, d’autre part, c’est Wadjda qui réalise que les femmes ne figurent pas sur les arbres généalogiques, alors même qu’elles portent tous les enfants à naître, filles…et garçons. Son geste à elle, sa généalogie remise d’aplomb, sera d’accrocher son nom griffonné sur un papier en dessous de celui de son père.

Et son premier pas de liberté, qui nous apparait immense et grisant comme l’air nouveau qu’elle semble inspirer à pleins poumons, sera ce vélo sur lequel elle pédale avec une énergie farouche.


Ces films, quand on y pense, montrent avec finesse, émotion et espoir la liberté que portent en elles un grand nombre de femmes dans le monde, un insatiable appétit de vivre, une faculté incommensurable à rêver et une certaine espièglerie, indépendamment de toute langue, culture, époque ou religion qui pourrait essayer, sans jamais y parvenir, de les enfermer.

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 11:00

La pivellina

 

Hier, un peu par hasard, je discutais cinéma et a été évoqué ce beau petit film de Tizza Covi et Rainer Frimmel, présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2009 et que j’avais vu au cinéma début 2010.

 

L’histoire en était la suivante : artistes de cirque, Patty et son mari Walter vivent dans un camping à la périphérie de Rome. Un soir d’hiver, Patty trouve dans un parc voisin une fillette de deux ans abandonnée par sa mère. Contre l’avis de Walter, elle décide de garder l’enfant chez elle. La petite Asia découvre une nouvelle vie au milieu des saltimbanques, des roulottes et des animaux. Chaque jour qui passe renforce un peu plus la relation entre Patty et la fillette. Mais un matin, Patty reçoit une lettre de la mère d’Asia...

 

C'est un petit bijou, comme un diamant brut. N'attendez pas le spectaculaire, vous trouverez par contre l'humain.

Un parler rugueux, des sons de tous les jours, une pauvreté filmée de près mais de belles âmes solidaires qui nous font réfléchir sur notre quotidien qui n'est parfois pas si...riche!

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 07:59

 Twin peaks    twinpeaks-front

 

Cela faisait assez longtemps que je m’étais promis de le faire, et le moment est arrivé !

 

J’ai mis, comme disait Fernand Raynaud que j’ai toujours beaucoup apprécié, « un certain temps » pour visionner l’intégralité de la série Twin Peaks (1990) en dvd, dont l’unicité tient en 29 épisodes, un pilote de 90 minutes, un épisode de 90 minutes, et 27 épisodes d’environ 45 minutes.

Mon blog en a pâti un temps tout aussi certain, mais comment décrire cet univers si particulier dans lequel on plonge lorsqu’on visionne une œuvre de David Lynch (et dans ce cas, Mark Frost également) et dont il faut ensuite émerger ?

Fascinant, onirique, sensuel, décalé, grotesque, déstabilisant, insaisissable. Un kaléidoscope assez troublant qu’il me serait impossible de décrire précisément, tant il me semble sans fond.

 

Je ne suis pas très « séries », je n’ai pas la télé, mais j’ai fait une exception car j’ai été très marquée par certains des films de Lynch que j’ai pu voir jusqu’à présent : Elephant Man, Lost Highway, Mulholland Drive.

Et je dois dire qu’au fil des épisodes, j’ai vu repasser dans ma tête une grande partie de Mulholland Drive tant on retrouve d’éléments et références de la série dans ce film.

 

Le synopsis est le suivant: un meurtre a été commis à Twin Peaks, une petite ville du nord-ouest des Etats-Unis en apparence tranquille. La jeune Laura Palmer est retrouvée morte nue au bord d'un lac, enveloppée dans du plastique. L'agent spécial du FBI, Dale Cooper, envoyé sur place pour démasquer le coupable, mène l'enquête avec le soutien du shérif local, Harry Truman. Ces investigations les amènent à révéler au grand jour les sombres secrets des uns et des autres. Pendant ce temps, d'inquiétants phénomènes se produisent... 

 

Cette série est décrite comme n’appartenant pas à un genre en particulier. Et c’est vrai ! Elle tient à la fois du policier, du fantastique, du thriller, du drame, du soap opera,…

Son humour, très décalé, m’a aussi énormément plu.

Il tient pour beaucoup à certains des personnages, avec une mention spéciale pour l’agent spécial Dale Cooper (excellent Kyle MacLachlan, son seul personnage pourrait noircir des pages entières), à son supérieur Gordon Brown (David Lynch, sourd comme un pot), et à l’agent Albert Rosenfeld (aux réparties cinglantes et cyniques).

 

Twin peaks2                                    Twin peaks3

 

Dans quelle autre série pourrait-on trouver cette combinaison de personnages, de répliques et de situations improbables ? Un agent spécial du FBI qui dans ses méthodes d’investigation utilise sa passion pour le Tibet et l’interprétation de ses rêves ?

Qui raffole des tartes à la fraise/cerise, avoue une gourmandise compulsive pour les donuts, et s’intéresse aux pins de la région (« Douglas pines ») dès son arrivée alors même qu’il s’apprête à voir le corps de la victime qui doit être autopsiée ? Qui fait part de ses réflexions les plus incongrues à sa secrétaire par le biais d’un dictaphone ?

Une femme qui porte une bûche dans ses bras et qui sait entendre ce que le bout de bois lui dit ? Une femme à l’œil bandé qui retombe en adolescence et bat tous les membres de l’équipe de football locale à la lutte tant sa force est incontrôlable ?

Autant de jeunes (et moins jeunes) femmes qui pourraient presque toutes concourir avec succès pour le titre de Miss Twin Peaks (et de ce fait autant de triangles amoureux) ?

Un personnage énigmatique nommé Bob, dont on ne démêlera jamais vraiment le mystère ?

Un nain habillé en rouge qui danse sur un lit ?

Des situations loufoques, d’un ridicule et d’un humour consommés, succédant sans transition aucune (ou presque) à des scènes effrayantes, sombres ?

Une musique lancinante, concoctée par le compositeur ‘attitré’ de Lynch, Angelo Badalamenti (celui-là même dans le rôle du producteur qui recrache dédaigneusement le café sur une petite serviette dans Mulholland Drive face à Justin Théroux) ?

Un générique à nul autre pareil, sans aucun personnage, où se succèdent des vues des paysages de la région et de la scierie de la ville ?

Des dialogues ciselés, répétitifs, dans une langue américaine truculente ?

Des plans esthétiques, longs comparé à la durée de chaque épisode, des plans non pas de télévision mais bien de cinéma ? (Les Inrocks ne parlaient pas pour rien, en 2011 suite à la diffusion de la série sur Arte, de série qui a chamboulé le rapport entre le cinéma et la télé)

 

                                  twin peaks 13a

 

Certes, la série s’essouffle dans la saison 2, mais il me semble que cela est propre aux séries… Il reste tout de même à la fin des 29 épisodes une atmosphère indélébile.


Elle fait une place incroyable aux rêves (un réservoir où l’inconscient se déverse en flots incontrôlables), au côté obscur de chaque être, à la quasi-schizophrénie de la plupart de ses personnages. Sous des apparences tranquilles, dans des lieux reculés et semblant si paisibles (dans le nord de l’Etat de Washington, à quelques kilomètres du Canada, une ville de 50000 habitants entourée de forêts, un reflet d’une certaine Amérique et de ses tabous - il paraît que la série "Les revenants" semble inspirée à ce niveau là de la série) se cachent des secrets redoutables, des pensées inavouables, des bois habités, une noirceur effrayante. Il y est question de doubles, de ‘jumeaux’, de miroirs qui ricanent à pleines dents, d’organisations secrètes, de secrets occultes.

A l’instar des derniers films de Lynch, il ne faut pas essayer de percer les mystères des eaux troubles de Twin Peaks, ce serait à mon sens peine perdue.

Un univers à part entière d’un réalisateur qui je crois ferait s’arracher les cheveux de bien des psys, et que je ne saurais que déconseiller aux amateurs de films dans lesquels on trouve toujours des réponses nettes.

 

Mais après tout, je suis plutôt de l’avis de Louis Malle (merci Lydie pour l’envoi de cette citation): « Je préfère quand le spectateur sort avec des questions plutôt qu’avec des réponses. »


Quelques sites ou articles très complets et/ou bien documentés (notamment sur les références et clins d'oeil, dont j'ai davantage eu l'intuition que la lecture nominative, faute de culture ciné (encore!) suffisante) sur cette série :
http://www.twin-peaks.fr/
http://www.afds.tv/twin-peaks.html
http://www.ed-wood.net/twin-peaks.htm

Et pour le plaisir, quelques petites citations :

- Un extrait d’un rapport à sa secrétaire via le dictaphone par l’agent spécial Dale Cooper :
« Diane, it is 4:28 am, I have just been woken up by the most god awful racket which you can probably hear over the sound of my voice. (pauses to record the loud singing) Can you hear that? Up until this moment, I've experienced nothing at the Great Northern Hotel but the most pleasant, courteous service imaginable. However, it just goes to prove a point that once a traveler leaves his home he loses almost 100% of his ability to control his environment. Diane I was wondering if you could overnight express to me two pairs of those Ear Pillow silicone ear plugs which I used on my last trip to New York. Naturally I didn't bring them with me on this trip because I didn't feel it would be necessary.
However. »

- Une réplique parmi les plus drôles (ce n’est que mon avis !) : au moment où l’adjoint Andy Brennan épluche, avec la secrétaire du shérif Lucy Moran (ci-dessous) dont il est amoureux transi, des revues X pour y trouver des indices pour l’enquête en cours, il lui fait part de son embarras par rapport à cette situation délicate ; Lucy lui répond avec un air tout à fait indescriptible sur le visage (entre offusqué et incrédule) : « But Andy, we’re professionals ! »

 

Twin peaks4

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 09:58

Un grand merci pour tous vos commentaires sur Vos moments de cinéma! A n'en pas douter, il y en aura encore d'autres, et tant mieux! Ils feront remonter à la surface d'autres souvenirs, et toujours plus d'émotions.

 

La lecture de ces moments a fait ressurgir de mon côté deux films dont l'aspect romanesque n'est pas à rappeler : Le hussard sur le toit, ou encore Le patient anglais. Du premier reviennent les extraits où Angelo (Olivier Martinez) pendant la nuit tente de sauver Pauline (Juliette Binoche). Du second reviennent les regards de Lazlo (Ralph Fiennes) et Katherine (Kristin Scott Thomas), la scène de la fourchette sternale, ou encore ces mots lorsqu’ils se séparent près de la projection en plein air :

“- Katherine, I just want you to know…I’m not missing you yet.

- You will.”


En ces jours humides et frisquets voire pour certains neigeux, je découvre les épisodes de la série ‘culte’ de David Lynch et Mark Frost, Twin Peaks. L’hiver c’est bien pour cela aussi !

 

DSC 0393

(Certes, ce n’est pas la même neige que dans Le docteur Jivago ou Le barbier de Sibérie…mais pour la région parisienne, brrr quand même !)

 

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